Le chat. Les mystères de la nuit de la sainte Agathe
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Voila une belle expression. J'ai trouvé quelques explications sur le
net.
Ma petite chatte noire, ma toute première rencontre avec les chats, ma Doudou, en fait n'avait pas de nom. Elle s'appelait "Ptit
chat" parce que je ne trouvais aucun nom qui lui corresponde vraiment. Alors c'était: "Ptit chat". Il faut croire que l'essence de notre relation, mon affection pour cette chatte,
voulait être faite d'un sincère respect pour l'espèce animale des félins à laquelle elle appartenait. Vive les chats.
link Définition et traduction dans d'autres langues
link Une approche
historique
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Idem
Laurence Bodis
Ancienne élève de l'Ecole de Chartres,elle est directrice de la bibliothèque de l'Observatoire de Paris.
...Si le chat a suscité tant de croyances au cours des siècles, c'est qu'il est avant tout un support de l'imaginaire humain. Ce sont ces métamorphoses successives que cet ouvrage nous invite à
découvrir
Déesse chatte (ou à corps de femme et à tête de chat ; au nouvel Empire). Bastet divinité de Bubastis vénéré dès la VIe dynastie, sous le règne de Pépi II.
Elle était aussi vénérée à Memphis depuis l'Ancien Empire, où elle était associée à la déesse locale Sekhmet.
A partir de l'époque libyenne (XXIIe-XXIIIe dynasties), la déesse locale perd ses attributs léonins, s'apaise pour devenir une chatte Protectrice du foyer, rôle qu'elle conserve jusqu'à la fin de la Basse Epoque.
Elle était associée à Sekhmet (et à Tefnout quelques fois), ainsi qu'à Mout. Sekhmet représente le mal, le danger, alors que Bastet, elle représente la douceur et l'amour. Elles étaient au départ une seul et même déesse.
Bastet pouvait revêtir plusieurs formes comme l'œil de la lune. On la considère comme la fille de Ra et la mère de Myévis et de Horhekenou.
Elle est adorée à Boubastis (Bubastis, actuel Tell-basta) et à Saqqarah, comme déesse de la joie, de la musique, de l'amour, de la danse et de la guerre.
Elle protège aussi la famille et favorise les accouchements.
Dame des parfums, comme la plupart des déesses-lionnes, elle incarne le côté pacifiste des déesses dangereuses et terrifiantes.
Elle est le symbole de la douceur et de la gentillesse.
Les femmes la considèrent parfois comme la protectrice du foyer en raison de
certaines iconographies où elle allaite ses nombreux petits chatons.
Forme douce et clémente de la Déesse Dangereuse, la déesse chatte Bastet peut également prendre l'aspect redoutable de la lionne Sekhmet qui sommeille en elle et à laquelle elle est associée.
Considérée comme l'œil ou la fille du soleil Atoum-Rê, elle est aussi la mère de Mahès.
Son lieu de culte principal se trouvait à
Bubastis, l'actuelle Tell Basta dans le Delta, en égyptien Per-bastet, "la maison de Bastet".
C'est là qu'avaient lieu des fêtes dont Hérodote ne retint que l'aspect trivial. Ces cérémonies organisées au moment de l'Inondation étaient accompagnées de réjouissances populaires où les
participants dansaient, chantaient, jouaient de la musique et consommaient énormément de vin, l'ivresse étant un moyen d'apaiser la déesse afin qu'elle ne se transforme pas en lionne
destructrice.
Les cimetières de chats découverts à Bubastis et à Saqqarah, les centaines de statuettes, de momies ou d'amulettes de chattes retrouvées dans les sanctuaires prouvent qu'elle jouissait d'une faveur toute particulière auprès des Égyptiens et que, de déesse locale, elle acquit une importance nationale.
Des effigies de la déesse remontant à l'époque thinite attestent de l'ancienneté du culte qui lui était rendu.
Dans sa forme primitive, Bastet était
représentée en femme à tête de lionne portant la croix ankh d'une main et le sceptre de l'autre.
Au Nouvel
Empire elle conserve son aspect de félin mais son
caractère s'adoucit. Elle prend alors la forme d'une chatte majestueusement dressée sur son séant et parée de bijoux ou celle d'une mère allaitant ses petits.
À partir de la Troisième Période Intermédiaire elle
est souvent représentée comme une femme à tête de chatte portant le sistre ou l'égide ainsi qu'un petit panier.
Bastet incarne la féminité sereine. Déesse musicienne de la joie, elle est aussi
maîtresse du foyer et protectrice des naissances. Toutefois, la lionne qui sommeille en elle se réveille face à ses ennemis. C'est ainsi que Bastet protège le défunt dans l'Au-delà et peut tuer
le serpent Apophis qui tente de renverser la
barque solaire.
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Tête de statue de chat égyptien en bronze, du 6ème siècle av. J.-C.
Jusqu’en 2500 av. J.-C. environ, le chat de
l'ancienne Egypte vivait à l'état sauvage, il semblerait que c'est à cette époque que les Egyptiens, qui appréciaient sa présence amicale, l'aient domestiqué. Outre son amabilité et sa
sympathique présence, ses qualités de chasseur de souris et surtout de rats pourvoyeurs de la peste, ne sont certainement pas étrangères à sa domestication.
Représentée sous l'aspect
d'une chatte, ou d'une femme à tête de chatte, sa nature répond au caractère de la chatte, tantôt douce, bienfaisante et aimable, tantôt sauvage, elle est alors associée à Sekhmet déesse lionne de la guerre, rattachée à Isis, et Hathor. A Héliopolis, elle est considérée comme la fille d'Atoum le
dieu créateur. link |
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La moitié des chats momifiés trouvés à Gizeh avaient entre un et quatre mois et l'autre moitié entre neuf et 17 mois. Qu'en pense le Sphynx? |
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NI BÊTE NI MÉCHANT
Les Égyptiens adoraient les chats, mais les aimaient-ils?
Dr François Lubrina
collaboration spéciale, La Presse
La petite histoire semble diviser la vie du chat en deux grandes périodes où il aura bénéficié puis souffert d'un statut social diamétralement opposé.
L'Égypte ancienne, tout d'abord, sorte de véritable paradis pour ce petit félin, qui
semble y avoir été vénéré plus qu'aucun autre animal. Sous la XXIIe dynastie pharaonique, en effet, le chat, qui est à la fois pêcheur, chasseur, tueur de rats et gardien des temples,
se voit hissé sur un piédestal quasi divin. Il symbolise la sagesse, l'amour et la maternité triomphante. Bastet, cette lionne sensuelle à tête de chatte (dont les Égyptiennes rêvent toutes
d'avoir le nez camus!), jouit donc de la vénération des prêtres et des princes, mais aussi de la gratitude des petites gens. Au point que le bon peuple prenait le deuil de ses chats en se rasant
les sourcils.
Après cette période idyllique et paradisiaque en apparence pour la gent féline viendra beaucoup plus tard ce véritable enfer félin que sera le Moyen Âge chrétien. Certes, les marins comprirent
vite l'utilité pratico-pratique d'une espèce animale quasi incontournable (un règlement de Colbert, quelque peu oublié depuis, faisait même obligation à tout navire d'avoir au moins deux chats à
bord pour chasser les rats). Malheureusement, et jusqu'au XVIIIe siècle en tout cas dans l'Occident chrétien, ce ne seront que sinistres autodafés et impitoyables feux de la Saint-Jean
dans lesquels on précipitait les chats, associés à Satan et aux sorcières. Parfois, leur martyre passait par des cercles de feu au centre desquels se dressait un mât: «Les chats s'y agrippaient,
grimpaient jusqu'au sommet, se battaient entre eux pour conserver leur place et finissaient, l'un après l'autre, par retomber jusqu'au dernier dans le piège des flammes», nous dit le
Dr Fernand Mery. En Belgique, c'est un tout autre supplice: on les balançait tout bonnement par la queue du haut des beffrois sur la populace en liesse, comme cela se faisait jadis
dans cette bonne ville d'Ypres le jour dit de la «Fête des chats».
L'amour immodéré des Égyptiens pour leurs chats a pu trouver un temps sa démonstration la plus manifeste dans le fait que leur corps était embaumé puis enterré dans des sépultures sacrées. Il y
avait alors pléthore de tombeaux d'animaux. Si bien que dans son Voyage en Orient, Gérard de Nerval invite le lecteur du milieu du XIXe siècle à visiter ces sépultures, où
l'on «pénètre fort difficilement, en respirant la cendre et la poussière, en se traînant parfois dans des conduits où l'on ne peut passer qu'à genoux». Les momies de chats étaient si nombreuses
alors qu'elles servirent un temps d'engrais en Occident pour la culture de la betterave. Le grand égyptologue Auguste Mariette (mort au Caire en 1881) dénonça d'ailleurs cette «industrie», qui
exportait par bateaux entiers des momies de chats vers Liverpool ou Dunkerque.
Alain Zivie, directeur de recherche au CNRS en 1989, a eu le mérite de se pencher sur ces chats égyptiens momifiés, emmaillotés comme des quilles, les pattes le long du corps. Voire d'autres, au
contraire, les pattes entourées chacune de bandelettes de lin mouillées d'eau salée et imprégnées de résine, semblant prêts à courir.
Longtemps on a cru que les Égyptiens momifiaient des chats déjà morts. En fait, le cou de ces momies félines était le plus souvent bien trop long. À y regarder de plus près, on s'est rendu compte
que nombre d'entre elles avaient la nuque brisée. Mais aussi que la troisième vertèbre cervicale était souvent distante de la deuxième d'environ deux pouces. Plus troublant encore: l'âge des
chats momifiés. À Gizeh, près de la moitié d'entre eux avaient entre un et quatre mois et l'autre moitié entre neuf et 17 mois (ce qui est bien jeune pour mourir de manière naturelle quand on a
sept vies!). De ce lot, seulement deux chats avaient plus de deux ans.
Nul doute donc que des chats étaient élevés pour ensuite être occis puis momifiés, pour des raisons purement religieuses et mercantiles. La demande était énorme à cette époque, si bien qu'il se
fabriquait aussi des momies de chats trafiquées. Lesquelles, pour reprendre Alain Zivie, contenaient «parfois seulement des moitiés de chats, voire quelques os, des restes d'oiseaux ou même une
grenouille dans une momie qui a la forme d'un chat».
Sûrement que le petit peuple de l'Égypte ancienne aimait ses chats. Mais cet amour était-il aussi le lot des grands prêtres qui régissaient le culte de Bastet (la déesse chatte symbole de la
famille et de l'amour) tout comme le négoce quasi industriel, à cette époque, du chat momifié?